Il y a quelques semaines, le Ministère égyptien de la Culture a entamé la première étape d’un projet visant à préserver le village de la « Nouvelle Gourna », qu’avait imaginé l’architecte Hassan Fathy, un véritable visionnaire. Il avait d’ailleurs supervisé sa construction durant près de cinquante années. Le projet va notamment s’attacher à rénover trois bâtiments, parmi les plus importants du village, grâce à un financement de l’UNESCO qui permettra l’implication de compagnies égyptiennes spécialisées. Cela intervient après de longues années qui virent naître des appels à l’aide, des initiatives et des exhortations diverses quant à la préservation de ce patrimoine alors que Gourna connaissait une dégradation dangereuse.
Au regard de cet intérêt local et international pour l’expérience architecturale unique de Hassan Fathy, cet échange essaiera de répondre aux nombreuses questions qui lui sont liées : pourquoi avons-nous eu besoin de Gourna ? Pourquoi le projet fut il interrompu sans atteindre ses objectifs ? Pourquoi les habitants originaux de Gourna s’étaient opposés au projet initial ? Pourquoi il reçoit toujours des avis aussi tranchés, entre louanges et vives critiques ?
Par-delà de ces questions importantes, celle qui conduira finalement notre discussion sera la suivante : quelles leçons pouvons nous tirer du village de Gourna ?